You must have been warned against letting the golden hours slip by; but some of them are golden only because we let them slip by
Sur les bancs de l'école où tu n'as rien appris
C'est la chanson d'un avril endormi
Qui surprenait ta tête entrebâillée
Quand la neige des fleurs te remontait aux tempes
Comme un vol d'oiseaux fous dans l'azur du dimanche
Chant d'un enfant que tu n'as pas connu
ses mains avides et ses pieds nus
Son mystère aux lèvres d'abeille
Et ce grand rire clair qui lui mangeait les lèvres
Quand le soir rougeoyait aux vitres de l'école
Comme un poing renversé dans le sang des charrues.
Luc Decaunes
Dernière semaine des vacances. Les piles de devoirs qui se sont accumulées sur mon bureau me font prendre conscience d'une chose : une journée de travail intensif s'impose... Armée jusqu'aux dents de feuilles et de crayons, j'élabore pour le lendemain un plan de bataille draconien. Court appel à Oni, demain c'est décidé nous travaillerons d'arrache pied à la BNF.
Couchée bien plus tard qu'il n'aurait fallut, pas assez de sommeil. J'hésite à me lever quand mon réveil sonne. Crise de flemm flagrante. Debout ou se seront les heures de sommeil des 3 prochaines semaines qui te manqueront... Finallement il fait très beau. J'attends le bus, casque sur les oreilles. La nature est-elle vraiment toujours aussi belle tôt le matin ? Dans le train, les gens sont plus réveillés, et le soleil éblouit à travers les vitres. Grosse lunettes de soleil pour passer incognito ( et pas pour une mouche ), je file d'un pas décidé vers la BNF. Arrivée environ 1h avant l'ouverture, je rejoins Oni en pleine lecture de Ronsard. Ca fait des mois que l'on ne se voit que par textos/écrans interposés. Le cadre est vraiment splendide : tout est immense, entre les immeubles : une grand carré de verdure planté d'arbres. On se croirait presque en pleine forêt.
Dès l'ouverture, la salle est déjà bondée. Consciencieusement barricadée derrière une immense pile de livre, je commence mes recherches : 2 exposés et une disserte... Très vite je me rends compte qu'il va me falloir bien plus qu'une journée. Les pages se remplissent alors que les heures s'envolent... Ma dissertation sur Rome et la Grèce entre les deux guerres macédonienne est preque finie, mais je pêche sur mon exposé d'Allemagne du IIIème Reich... Je me retranche encore plus derrière mes livres. Vers midi enfin nous faisons une pause, manger en se dorant sur les terrasses de la Bibliothèque qui surplombe les quais c'est plus que délassant après plusieurs heures de travail.
Mais une heure s'est déjà trop ! Bombardements, les chiffres des victimes se mèlent aux tonnes de bombes et à 14h le flot infernal fait se balancer ma tête. Je me réveille, 30min se sont déjà échappées ... Je me suis endormie au milieu de ma citadelle imprenable. Mais je reprends vite les armes et ne pars que 4 longues heures plus tard... Le soleil dehors ne s'est pas arrêté de briller alors que nous étions enfermées. Moi qui me sentais d'un humeur si buccolique !! Et je remonte dans le train qui me ramène vers mes pénates ...