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Titania
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16 avril 2007

"Il fallait pour que Paris change / Comme bleuissent les oranges / Toute la longueur de ma vie" [Louis Aragon]

Les feux de Paris

Toujours quand aux matins obscènes
Entre les jambes de la Seine
Comme une noyée aux yeux fous
De la brume de vos poèmes
L'Ile Saint-Louis se lève blême
Baudelaire je pense à vous

Lorsque j'appris à voir les choses
O lenteur des métamorphoses
C'est votre Paris que je vis
Il fallait pour que Paris change
Comme bleuissent les oranges
Toute la longueur de ma vie

Mais pour courir ses aventures
La ville a jeté sa ceinture
De murs d'herbe verte et de vent
Elle a fardé son paysage
Comme une fille son visage
Pour séduire un nouvel amant

Rien n'est plus à la même place
Et l'eau des fontaines Wallace
Pleure après le marchand d'oublies
Qui criait le Plaisir Mesdames
Quand les pianos faisaient des gammes
Dans les salons à panoplies

Où sont les grandes tapissières
Les mirlitons dans la poussière
Où sont les noces en chansons
Où sont les mules de Réjane
On ne s'en va plus à dos d'âne
Dîner dans l'herbe à Robinson

Qu'est-ce que cela peut te faire
On ne choisit pas son enfer
En arrière à quoi bon chercher
Qu'autrefois sans toi se consume
C'est ici que ton sort s'allume
On ne choisit pas son bûcher

A tes pas les nuages bougent
Va-t'en dans la rue à l'œil rouge
Le monde saigne devant toi
Tu marches dans un jour barbare
Le temps présent brûle aux Snack-bars
Son aube pourpre est sur les toits

Au diable la beauté lunaire
Et les ténèbres millénaires
Plein feu dans les Champs-Elysées
Voici le nouveau carnaval
Où l'électricité ravale
Les édifices embrasés

Plein feu sur l'homme et sur la femme
Sur le Louvre et sur Notre-Dame
Du Sacré-Cœur au Panthéon
Plein feu de la Concorde aux Ternes
Plein feu sur l'univers moderne
Plein feu sur notre âme au néon

Plein feu sur la noirceur des songes
Plein feu sur les arts du mensonge
Flambe perpétuel été
Flambe de notre flamme humaine
Et que partout nos mains ramènent
Le soleil de la vérité

                                                                                           Aragon

EclairciePontNeuf


          Levée aux aurores, pas toujours facile de revenir sur Terre ... La journée promet d'être radieuse, enfin à ce qu'en dit la météo car le soleil lui, est resté couché. L'air un peu pimenté d'avant l'aube sur le quai de la gare, le chant des tous premiers oiseaux ... J'adore le printemps. Le train arrive et fait voler les coins de ma robe. Dans le wagon qui se remplit doucement, la tête lourde du petit matin et les yeux éblouis des voyagueurs, je rêve doucement. La tête au carreau et la musique aux oreilles, je regarde défiler ce paysage que je connais par coeur. Le jour se lève et enflamme l'horizon, Paris brûle-t-elle ? La foule parisienne est déjà levée, le Vème ... et la Sorbonne. Une jeune étudiante en robe au mois d'avril, cela étonne je ne sais pas pourquoi mais au moins on me laisse traverser aux clous : c'est toujours ça de pris. Journée ordinnaire d'une étudiante ordinnaire. L'histoire m'a toujours passionnée, je ne pouvais pas rêver mieux. Et puis Paris, quand on est restée enfermée une longue année entre quatres murs où le soleil vous nargue et où le temps vole sans vous laisser terminer ce que vous deviez rentre le lendemain. Paris, Paris, c'est la liberté ! Le Louvres, le Luxembourg, les grandes bibliothèques remplies de vieux livres que des milliers de personnes ont feuilleté avant vous...

         Je vais, je cours, je vole : étudiante des fois c'est fatigant. Et l'on me dévisage; aujourd'hui à la pointe de la mode, juste pour m'amuser, me faire plaisir, et je croise mille regards.

       Paris a tout gardé de sa poésie, elle vibre et Aragon l'a si bien écrit. Peut-être qu'Orphée ...

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